1. Brève description du PAIFAR-B.

Le Gouvernement du Burundi, avec l’appui du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), a initié le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale au Burundi (PAIFAR-B). Ce projet est sous tutelle du Ministère des Finances, du Budget et de la Coopération au Développement Economique et par délégation, le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage est le maître d'ouvrage du PAIFAR-B.

Objectifs du projet : contribuer à augmenter les revenus des ruraux pour une réduction durable de leur niveau de pauvreté.

Objectif de développement : renforcer l’inclusion financière des populations rurales (les producteurs, les OP, les femmes, les jeunes, les micro-entrepreneurs et les vulnérables), agricoles et non agricoles, en comblant les écarts entre la demande et l’offre en services financiers et non financiers.

Composantes du Projet : (i) Composante 1 : Opérationnalisation de la stratégie d’inclusion financière par : S/C 1.1 : Actualisation de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, S/C 1.2 Renforcement des compétences techniques du Service Microfinance de la BRB, et S/C1.3 : Renforcement des capacités des acteurs clés en vue d’une inclusion financière efficace ; (ii) Composante 2 : Renforcement de l’offre de services financiers en milieu rural pour mieux répondre aux besoins des populations ciblées par : S/C 2.1 : L’amélioration de l’inclusion financière à travers le financement des petits exploitants agricoles et de leurs coopératives ; S/C 2.2 : L’amélioration de l’inclusion financière à travers le financement des ménages (AGR) non agricoles et des jeunes micro entrepreneurs ; et S/C 2.3 : L’amélioration de l’inclusion financière par la mise en œuvre d’un modèle de progression à travers la réduction de l’extrême pauvreté et de la malnutrition chronique ; (iii) composante 3 : Coordination globale du projet et le Suivi-Evaluation et gestion des savoirs.
Le partenariat du PAIFAR-B avec TWITEZIMBERE ASBL concerne la mise en œuvre des activités de la sous composante 2.3 à travers un mécanisme d’accompagnement et de soutien inclusif (MASI) en faveur des ménages très vulnérables en assurant l’accompagnement, le coaching et le mentoring.
L’objectif de la sous composante 2.3 « Amélioration de l’inclusion financière par la mise en œuvre d’un modèle de progression à travers la réduction de l’extrême pauvreté et de la malnutrition chronique » est d’assurer une réelle protection sociale à la population très vulnérable, tout en la préparant, à terme, à accéder à l’offre de services financiers des EMF. Il s’agira, en premier lieu, de s’assurer que les ménages ciblés sortent de l’extrême pauvreté à laquelle ils sont confrontés ainsi que de la malnutrition chronique.


2. Zone d’intervention.

La zone d’action du PAIFAR-B est constitués des 17 provinces du Burundi mais les activités ont été concentrées dans un premier temps, sur les zones encadrées par les projets techniques du FIDA, c'est à dire 14 provinces (Bubanza, Bujumbura, Cankuzo, Cibitoke, Gitega, Karuzi, Kayanza, Muramvya, Muyinga, Ngozi, Ruyigi, Rutana, Bururi et Rumonge).
Dans le cadre du partenariat avec TWITEZIMBERE pour la mise en œuvre des activités de la sous composante 23, la zone d’action était au départ constitué de 5 provinces (Bubanza,Cankuzo, Gitega, Kayanza) à raison de 1 000 ménages par province, 10 communes (Musigati, Rugazi , Gisagara, Mishiha, Giheta, Mutaho Gatara et Kayanza) et 56 collines à raison de 6 collines pour les communes de Musigati, Rugazi , Gisagara, Mutaho Gatara et Kayanza et 4 collines pour les communes de Mishiha et Giheta. Mais à partir de 2022 la zone est constituée de 4 provinces, 8 communes et 44 collines car la province de Rutana a été retiré des provinces à appuyer dans le cadre du modèle de progression.

3. Approche et stratégie de mise en œuvre.

Le PAIFAR-B adopte une approche holistique visant à assurer l’accès aux services financiers et non financiers, diversifiés, en faveur d’une large gamme d’entreprises agricoles et non agricoles pro-pauvres potentielles qui pourraient émerger dans les zones d’intervention des projets du FIDA au Burundi.
Cette approche intègre les deux axes établis par la définition du concept de la sécurité alimentaire : i) la disponibilité des ressources alimentaires au niveau national à travers le financement de la production agricole et d’élevage et ; ii) l’accessibilité aux ressources alimentaires à travers le financement d’AGR en particulier pour les plus démunis.
La stratégie d’inclusion financière du PAIFAR-B prend en compte les couches sociales les plus vulnérables, c’est-à-dire celles qui sont exclues de la microfinance. Un modèle de progression a été adopté pour accélérer l’inclusion financière comme prévu par la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière au Burundi.
A travers le modèle de progression, un accompagnement à triple volet est assuré à la population plus vulnérable, notamment : (i) fournir une protection sociale aux plus vulnérables en leur offrant, entre autre, un soutien à la consommation via le transfert monétaire ; (ii) structurer et former la population plus vulnérable ciblée et l’accompagner à l’insertion ou la réinsertion dans le tissu économique de la zone d’intervention des projets FIDA ; (iii) mettre en relation cette couche de population avec les IMF, leur permettant de bénéficier de services financiers adaptés.
Le modèle de progression vise à accompagner cette population très vulnérable qui ne peut avoir, actuellement, accès aux services financiers à accéder, à l’issue d’une période d'au moins un an et demi, à l’offre de services financiers des EMF. Le coaching des ménages est prévu pour 24 mois, mais pourrait être étendu à 36 mois si nécessaire.

4. Principales activités déjà réalisées dans le cadre de la sous composante 2.3.

⦁ Identification/validation des régions et des communautés les plus pauvres du pays en s’appuyant sur les cartes nationales de la pauvreté et/ou les connaissances des régions/collines affectées acquises par les projets FIDA (5 provinces : Bubanza, Cankuzo, Gitega, Kayanza et Rutana et 10 commune à raison de deux par province ont été ciblés ;
⦁ Établissement des critères de sélection des ménages les plus pauvres (insécurité alimentaire, isolement social, manque d’accès aux terres, absence d’actifs productifs, etc.) ;
⦁ Ciblage de 5 000 ménages les plus pauvres en excluant les ménages plus aisés et actualisation régulière des listes des bénéficiaires à raison de 1000 ménages par commune ;
⦁ Soutien à la consommation (transferts monétaires) : 9 transferts monétaires dont 8 pour un montant de 75 000 FBU par bénéficiaire et 1 pour un montant de 50 000FBU par bénéficiaire ont été effectués ;
⦁ Sensibilisation/coaching/mentoring des ménages ciblés sur la bonne gestion des fonds transférés, sur une alimentation équilibrée, sur l’hygiène et assainissement, sur l’accès aux soins de santé, sur la scolarisation des enfants et sur l’initiation des activités génératrices de revenus ;
⦁ Formation des bénéficiaires en éducation financière et sur la conduite d’une activité génératrice de revenus (AGR) ;
⦁ Choix de 3000 ménages les plus motivés qui seront accompagnés en transfert des actifs et en accès aux services financiers ;
⦁ Appui des bénéficiaires dans l’élaboration des fiches de projets afin de bénéficier des actifs ;
⦁ Analyse et approbation des fiches de projets d’AGR proposés par les bénéficiaires ;
⦁ Etablissement de la liste des bénéficiaires avec les besoins en actifs et leur coût estimatif ;
⦁ Formation des bénéficiaires en activités économiques (Détermination du coût de revient et du prix de vente, Marketing et Gestion financière d’une AGR/comptabilité de base) ;
⦁ Sensibilisation des bénéficiaires sur l’épargne et l’accès au crédit ;
⦁ Formation des bénéficiaires sur la caution solidaire ;
⦁ Appuyer les bénéficiaires à se constituer en groupes de caution solidaire (GCS).

5. Activités restantes à réaliser

⦁ Transfert des actifs pour la mise en œuvre des microprojets choisis par les bénéficiaires ;
⦁ Accompagnement et coaching des bénéficiaires des actifs dans la mise en œuvre de leurs microprojets ;
⦁ Mettre en relation les bénéficiaires avec les IMF ;
⦁ Appuyer les GCS dans le montage des dossiers de demande de crédits ;
⦁ Accompagner les GCS dans la gestion des crédits.